Agent pathogène
Mycoplasma pneumoniae, qui fait partie de la classe bactérienne Mollicutes, est un pathogène très fréquent, susceptible de provoquer des infections respiratoires.
Transmission
M. pneumoniae se transmet d’une personne à l’autre via les gouttelettes aéroportées (toux et éternuements).
Manifestation clinique
L’infection se caractérise par l’aggravation graduelle des symptômes et une longue incubation (1 à 4 semaines). Une infection primaire ne protège pas des infections ultérieures.
Les infections par M. pneumoniae sont en général bénignes, avec une gamme de symptômes tels que toux, malaise généralisé, éruption cutanée, fièvre, pharyngite ou bronchite. Toutefois, l’infection peut parfois évoluer vers une pneumonie ou des manifestations plus rares telles que des affections du système nerveux central (encéphalite, méningite), une myocardite, une péricardite, de l’anémie et de l’arthrite. L’infection par M. pneumoniae a plusieurs fois été associée à la survenue de crises d’asthme.
L’infection par M. pneumoniae peut survenir à tout âge, mais elle est malgré tout la plus fréquente chez les enfants en âge scolaire et les jeunes adultes. Les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies, ou qui souffrent d’asthme, d’anémie falciforme ou du syndrome de Down courent un risque accru de développer une maladie sévère après l’exposition.
Diagnostic
Le diagnostic de M. pneumoniae peut être posé par sérologie, culture ou détection de l’acide nucléique via PCR, en combinaison avec des symptômes compatibles.
En pratique, la culture est peu utilisée comme test diagnostique de routine parce que M. pneumoniae pousse lentement et qu’il peut s’écouler 6 semaines avant que les cultures deviennent positives.
La sérologie n’a également qu’un rôle limité dans le diagnostic de routine, étant donné que le diagnostic ne peut être posé que rétrospectivement.
En revanche, la mise en évidence de l’acide nucléique de M. pneumoniae via PCR offre des possibilités intéressantes en tant qu’outil diagnostique, parce que le test a une sensibilité et une spécificité élevées et qu’il peut être réalisé rapidement. Cependant, la validation et la standardisation des tests développés ne sont souvent pas encore suffisantes.
Traitement
En cas de pneumonie, un traitement par un macrolide, une tétracycline ou une fluoroquinolone peut être indiqué.
À l’échelle mondiale, on observe cependant une augmentation de la circulation de souches de M. pneumoniae résistantes aux macrolides (MRMP). Par rapport à l’Asie, l’incidence en Europe occidentale est cependant encore limitée. Étant donné que l’impact de la résistance sur l’évolution de l’infection est encore pour le moment insuffisamment connu, les souches résistantes doivent être détectées et suivies.
Surveillance
Méthode
M. pneumoniae est suivi en tant que pathogène respiratoire par le réseau des laboratoires vigies depuis 1996 et le CNR des infections respiratoires depuis 2011.
Résultats
Depuis 1996, chaque 4 ou 5 ans on observe une année avec intensité élevée. Les cinq saisons intenses étaient : 2000-2001, 2004-2005, 2005-2006, 2011-2012, 2014-2015 et 2015-2016.


Figure 1| M. pneumoniae: Nombre de tests positifs par semaine (Belgique, 2017-2018, réseau des laboratoires vigies, Sciensano)

Figure 2| M. pneumoniae: Nombre de tests positifs par saison respiratoire (Belgique, 2008-2017, reseau des laboratoires vigies, Sciensano)
La surveillance par les laboratoires vigies et le NRC des infections respiratoires a démontré une activité plus élevée de novembre à mars pour les saisons de 2011-2012 à 2015-2016.
Les tests positifs pour M. pneumoniae ont principalement été enregistrés chez les enfants et les jeunes adultes: pour les cinq dernières saisons l’âge médian était de 10 ans. Le nombre de cas diagnostiqués était un peu plus élevé chez les femmes que chez les hommes (ratio homme-femme=0.8).
Figure 3| M. pneumoniae: Infections confirmées: distribution d'âge (Belgique, 2013-2016, NRC Pathogènes Respiratoires)
Informations utiles
Responsable scientifique
Nathalie Bossuyt