L’échinococcose cystique (EC) ou hydatidose est une infection provoquée par Echinococcus granulosus. Cette forme se rencontre chez le chien (hôte final) ainsi que chez des hôtes intermédiaires herbivores/omnivores (en Europe, il s’agit essentiellement des moutons, des bovins, des chèvres, des porcs et des chevaux). Chez le chien, l’infection se transmet par l’ingestion d’organes infectés d’un hôte intermédiaire. Les humains contractent l’infection par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les excréments d’un chien infecté, ou en touchant un chien contaminé dont le poil est infecté, en cas d’hygiène insuffisante des mains. L’EC se caractérise par le développement d’un ou de plusieurs kystes, principalement au niveau du foie ou des poumons. La période asymptomatique peut s’étendre sur plusieurs années, les plaintes n’apparaissant que lorsque les kystes sont suffisamment grands pour provoquer des symptômes. Les symptômes varient selon la localisation du kyste, mais incluent généralement une perte de poids, un manque d’appétit et une faiblesse générale.
L’ablation chirurgicale des kystes constitue le traitement de première ligne de l’EC ; d’autres options incluent un traitement par benzimidazoles ainsi qu’une procédure moins invasive (« PAIR »), qui consiste à perforer les kystes et à en aspirer le contenu.
E. granulosus est présent dans toutes les régions du monde, en particulier dans les régions rurales où les chiens se nourrissent d’organes d’animaux infectés. E. granulosus est endémique en Europe du Sud et dans la région des Balkans (notamment en Roumanie).
L’échinococcose alvéolaire (EA) est due à une infection par Echinococcus multilocularis, le cestode du renard. Cette forme se rencontre chez le renard, mais aussi chez le chien, le chat et d’autres carnivores sauvages (hôtes finaux), ainsi que chez les rongeurs sauvages (hôtes intermédiaires). Les renards sont infectés par la consommation de rongeurs et éliminent ensuite des œufs dans leurs selles. Les humains contractent l’infection par l’ingestion d’aliments (p. ex. baies, herbes, etc.) contaminés par les excréments du renard, ou en touchant un animal contaminé dont le poil est infecté, suite à une hygiène insuffisante des mains.
L’EA évolue de façon plus virulente que l’infection à Echinococcus granulosus, même si les premiers symptômes n’apparaissent parfois qu’au bout de 5 à 15 ans. Dans 90 % des cas, l’infection débute au niveau du foie, mais elle affecte également d’autres organes, et même les vaisseaux sanguins. En cas d’atteinte hépatique sévère, le patient non traité court un risque élevé de décéder des suites de la maladie.
Un diagnostic précoce, l’ablation chirurgicale radicale du tissu infecté, puis l’instauration d’un traitement par benzimidazoles, constituent des mesures essentielles. Si le tissu infecté ne peut être réséqué par voie chirurgicale, un traitement à long terme par benzimidazoles et un suivi intensif du patient s’imposent.
La forme Echinococcus multilocularis se rencontre principalement dans l’hémisphère nord, c’est-à-dire en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Depuis 1996, l’infestation des renards en Belgique est également établie.
Surveillance
Depuis 2021, le CHU de Liège remplit le rôle de laboratoire de référence (LR) pour Echinococcus multilocularis. Auparavant, il s'agissait de l'hôpital Erasme de Bruxelles.
L'échinococcose
cystique et l'échinococcose alvéolaire sont très rares. Ces dernières
années, une dizaine de cas pour chacun de ces deux maladies ont été rapportés annuellement, l'incidence de l'échinococcose alvéolaire étant
généralement un peu plus faible que celle de l'échinococcose cystique. En
raison de la longue période d'incubation, il est difficile de déterminer si les
patients ont été infectés en Belgique ou à l'étranger. En ce qui concerne les cas d’échinococcose alvéolaire, il est fort probable que ceux-ci aient été contractés en Belgique étant
donné que le parasite y est également présent. Cependant, en ce qui concerne les patients atteints
d'échinococcose cystique, ceux-ci ont probablement été infectés à
l'étranger car le parasite n'est pas endémique en Belgique.
Si une
augmentation de l'échinococcose alvéolaire a été observée en Europe au cours
des dernières décennies, ce n'est pas encore le cas en Belgique. Tout comme en 2019, davantage de
cas d’échinococcose alvéolaire ont été rapportés en Belgique en 2020. Toutefois, les données de ces deux
années ne permettent pas d’affirmer s’il s’agit d’une véritable
augmentation ; cela devra continuer à être évalué durant les prochaines années.
Pour en savoir plus: Surveillance des échinococcoses en Belgique 2015-2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
Informations utiles
Informations générales:
Fiche d’information échinococcose ECDC
Fiche d’information échinococcose CDC
Diagnostic:
Laboratoire de référence Echinococcus multilocaris
Situation en Europe:
Echinococcosis - Annual Epidemiological Report for 2017 - ECDC
Scientifique responsable: Amber Litzroth