La surveillance du VIH et du sida en Belgique se compose de trois piliers principaux : (1) la surveillance des diagnostics VIH et sida, (2) la détermination du nombre de patients infectés par le VIH, suivis médicalement en Belgique et (3) la cohorte VIH.
Sciensano (anciennement WIV-ISP) recueille depuis 1985 les notifications de nouveaux diagnostics VIH et sida en Belgique. La déclaration des diagnostics VIH se fait par le réseau des Laboratoires de référence sida (LRS), tandis que les nouveaux diagnostics sida sont déclarés par les cliniciens.
Le système de surveillance des diagnostics fournit également les informations clés suivantes sur l'état de l'épidémie du VIH en Belgique :
· l’évolution des diagnostics d’infection VIH et du sida ;
· le profil démographique des patients VIH/sida ;
· les modes de transmission probables de l’infection ;
· le caractère tardif ou précoce du diagnostic ;
· la résistance de base aux médicaments.
En 2016, 915 infections par le VIH ont été diagnostiquées en Belgique, ce qui correspond à 81 nouveaux diagnostics par million d’habitants, ou encore à 2,5 nouveaux diagnostics par jour en moyenne. Le nombre d’infections diagnostiquées en 2016 est en recul de 9,8 % par rapport à l’année 2015 et de 25 % par rapport à 2012.
L’épidémie de VIH est concentrée essentiellement dans deux populations : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), principalement de nationalités belge et européennes, et les personnes qui ont contracté le virus via des rapports hétérosexuels et provenant principalement de pays d’Afrique subsaharienne. La diminution du nombre d’infections diagnostiquées en 2016 est dûe aux diminutions observées dans les deux populations.
La transmission par utilisation de drogues par voie intraveineuse est marginale en Belgique, elle est rapportée dans 0,5 % des diagnostics VIH de l’année 2016.
Figure : Evolution du nombre annuel de nouveaux diagnostics d’infection VIH, par mode de contamination probable, Belgique, 1997-2016

À la suite de l’introduction des traitements antirétroviraux en 1996, l’espérance de vie des personnes infectées s’est considérablement améliorée et la population des patients VIH suivis médicalement s’est accrue plus rapidement. Afin de pouvoir décrire et étudier cet aspect de l’évolution plus proche de la prévalence, des données relatives à la population suivie médicalement sont récoltées selon une méthodologie similaire à celle utilisée par le système de surveillance épidémiologique qui collecte les données d’incidence de l’infection et du sida.
Les patients sont considérés comme étant suivis médicalement si au cours de l’année écoulée au moins une mesure de charge virale a été réalisée. Puisque les laboratoires de référence sida (LRS) sont en charge de l’ensemble des mesures de charge virale, il est possible de connaître le nombre total de personnes en suivi médical.
En 2015 par exemple, 15 266 patients séropositifs pour le VIH ont été suivis médicalement en Belgique.
Figure : nombre de patients en suivi médical en Belgique, 2006-2015.
Des données supplémentaires provenant des patients suivi médicalement dans les Centres de référence sida (CRS) sont collectées depuis 2006, afin (1) d'améliorer la surveillance en termes de décès et de patients perdus de vue et (2) d’évaluer les changements immunologiques (CD4) et virologiques (charge virale) au fil du temps, mais aussi l'adhésion à la thérapie antirétrovirale.
Les principaux objectifs de la cohorte VIH sont :
obtenir une meilleure compréhension de la progression de la maladie et des facteurs de risque associés ;
identifier les opportunités qui peuvent optimiser les soins liés au VIH ;
développer des outils pour l’évaluation de la qualité des soins du VIH en Belgique ;
fournir des données sur la mortalité et la morbidité des patients infectés par le VIH.
Vous trouverez ci-dessous les rapports annuels de Sciensano (en français et néerlandais) décrivant les caractéristiques épidémiologiques VIH/sida en Belgique.